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Gué-savoir. Un voyage poétique entre la Galice et la Provence

Montréal,  le 5 août,

 

Chère Elisa Sampedrín,

« Tellement de poètes dans ma tête. C’est une sorte de danse, une procession de mots et de langues qui circulent en moi. Actuellement, j’avale le café, au fond du bol. L’air est frais et piquant, une tache d’un vieux mot mal dissout. Une légère brise verte souffle et un arbre rouge au loin, me fixent de son regard. Bientôt, je vais contacter la bibliothèque de Catalogne pour en savoir plus sur un manuscrit intitulé Sg, conservé là-bas depuis quelque temps. Je dois juste trouver le bon moment, lorsque nos fuseaux horaires se superposeront : la fin de journée ici, le début de l’après-midi là-bas. La conservatrice ne semble pas très commode, elle refuse même que je vienne le consulter sur place. C’est comme si ce document était interdit, comme un fruit défendu, un jardin clos, un objet patrimonial inaccessible. Pourtant, je n’ai pas de but précis, je ne suis pas un chercheur, mais une curiosité me pousse à vouloir toucher, sentir, explorer les pages de ce livre. Je cherche le monde de cette poésie. Parmi ces folios, une chanson me fascine, Atlas undas que venez sue le mar.  Elle me rappelle o mar de Vigo, ce lieu mentionné par d’autres troubadours : une étendue d’eau calme qui se transforme en un océan aux hautes vagues et qui se tient toujours devant moi, au loin, de l’autre côté. Bien que certains spécialistes de la philologie soient assaillis par le doute quant au poète qui l’a composée, cette chanson a finalement été attribuée à Raimbaut de Vaqueiras. Mais qui était-il vraiment ? Que disent ses textes de ses voyages, de sa vie ? C’est à travers ce poète et cette chanson (un point de départ subjectif) que j’envisage un voyage de poésie.

Journaux de voyage (2020-2023)

©2025 Diogo Maia

Exploration poétique autour des langues romanes et des troubadours
Diogo Maia
dmoreiramaia@gmail.com

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